SAINT PIERRE 95

Le début de la ''Saint Pierre'' amène le peloton dans la plaine Minervoise où la faible difficulté des cotes proposées peut être accentuée par la présence ou non de vent.

Après ces 30 premiers kilomètres de mise en bouche, c'est par le Cabardes qu'on accède à la Montagne Noire.

Les châteaux de Lastours, les gorges de l'Orbiel ne sont qu'un trompe l'oeil.

La nature authentique et sauvage apparaît.

Sa rudesse claque comme le nom des hameaux traversés (Roquefère, Labastide Esparbairenque). Ces routes, familières aux concurrents de ''La Jalabert'', représentent la première difficulté sérieuse (6 km) de la ''Saint Pierre''.

Au sommet, s'ouvre un plateau verdoyant surplombé par le Pic de Nore. La route est guidée par les grandes éoliennes dont le mouvement régulier des pales incite les cyclistes à mouliner avec la même fréquence. Arrive le Col de la Prade. Dans leur infinie bonté, les organisateurs nous incitent à redescendre vers les gorges de la Clamoux.

C'est une traîtrise car au détour d'un lacet on nous engage dans une route qui n'a pas d'autre issue que de passer par les Fourches Caudines de Castans et Quintaine. Là où Bernard Hinault subit un jour l'humiliant pied-à-terre, là où il vaut mieux ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre, là où l'orgueil d'un braquet trop ambitieux peut conduire à la frustration mais là où la sagesse fait découvrir le Col de la Croix de Sous (895 m) comme une victoire. Le Roc de Peyremeaux (il y a de la rugosité même dans sa prononciation); le Roc de Peyremeaux est vaincu. Vient ensuite la longue descente des gorges de l'Argent Double. Une descente belle, sinueuse, technique comme on dit. Les grands engins n'y ont pas encore taillé des lignes droites. Cette route ombragée où Fausto Coppi connut, dans l'autre sens, la défaillance , mérite qu'on la respecte. Avec l'ivresse d'un skieur, elle apporte, en glissant, des sensations superbes mais elle peut être fatale à ceux qui ont laissé de la lucidité dans la montée. Soyons prudents.

Caunes et son marbre rose nous rappellent à la réalité: la descente est terminée

Il reste à rejoindre, par la voie la plus directe, le pied de la montée finale vers la forêt des Soulanes de Nore. Cette montée en a surpris plus d'un l'an dernier. Il faut en garder.

Ici on ne rejoint pas l'arrivée: on la ''gagne''.

 

ATTENTION: La Classic11-L'Audoise est une cyclosportive de difficulté réelle. Le point le plus haut culminant à 895 mètres, elle est souvent répertoriée ''vallonnée'' ou ''moyenne montagne''; pourtant, considérez là comme montagneuse.